Archives 2020

Prenez une bonne dose de bonne humeur, deux ou trois poignées d’optimisme, quelques larmes de joie, quatre cuillères à soupe d’amour et d’amitié, une pincée de rire, un zeste d’espièglerie, un autre de tendresse sans oublier un soupçon de tout ce qui vous tient à cœur.

Versez le tout dans une casserole, mélangez bien et portez à ébullition. Laissez mijoter à feu doux le temps d’écouter votre album préféré en regardant les petites bulles danser. Formez ensuite, à l’aide d’une cuillère, des pastilles sur du papier sulfurisé, laissez-les durcir avant de les conserver dans une jolie boîte en fer. Croquez-en une à pleines dents tous les lundis matin, pour commencer la semaine du bon pied ! Et surtout n’hésitez pas à les partager, à augmenter les doses en cas de nécessité et à en refaire autant de fois que vous le voulez !

Très belle année 2020 à toutes et tous.

Sortir alors que le soleil dort encore un peu. Laisser la fine bruine et le timide vent réveiller tous nos sens. Écouter les oiseaux se raconter leurs rêves et les cornes de brume faire écho à leurs chants. Tendre l’oreille pour percevoir, au loin, l’océan murmurer ses secrets. Contempler la fumée qui, s’échappant des toits, se mêle à la brume d’un ciel baudelairien à peine illuminé. Rester là, sans bouger, à contempler l’instant jusqu’au premier frisson qui nous pousse à rentrer.

Et, tandis que dehors l’aube cotonneuse tarde à se lever, remettre une bûche dans la cheminée, admirer les braises rougeoyer et les flammes danser.

Un matin breton, frileux et éphémère en plein cœur de l’hiver.

Primevères, iris et jonquilles

Réveil de Dame Nature

Imprévisibles giboulées

Nids douillets au creux des branches

Tranquilles balades dans les dunes

Equinoxe et grandes marées

Menus bourgeons et tendres feuilles

Prémices de jours sans fin

Saison nouvelle qui chaque fois émerveille

En un mot, notre vie a changé. En quatre syllabes, pas même prononcées, tout a basculé. Pour certains, le temps s’est arrêté, pour d’autres, le rythme s’est emballé, pour tous, l’avenir s’est brouillé. Un moment hors du temps, qui oblige chacun à reconsidérer ses priorités, à faire au mieux avec les nouvelles cartes qui ont été données. Comme si la fiction avait, tout à coup, décidé de prendre le pas sur la réalité.

Alors, même si parfois le goût salé des larmes s’invite sur nos joues, on ne doit pas laisser la morosité gagner. Il faut rire, s’amuser, lire, écrire, parler, chanter, marcher pieds nus dans l’herbe, courir, même en rond dans son salon, danser, aimer, partager les petits bonheurs simples, une lumière, un bourgeon, un sourire, l’appel d’un ami qui nous dit tout va bien. Et avant tout rêver. Rêver de tout, de rien. Rêver de ce si doux moment où nous pourrons enfin effacer cette courte distance qui nous sépare des autres pour serrer dans nos bras les êtres qui nous sont chers.

Le printemps a commencé son travail de titan, les couleurs et les fleurs s’exaltant sous les rayons d’un Héol envoûtant. Un tantinet farceur, il nous tente de ses températures d’été et nous donne des envies de détente au grand air, d’étangs et de plages aux lumières éclatantes.

Les jours passent ostensiblement, pourtant tout paraît hors du temps. Le tandem d’aiguilles des cadrans semble danser un tango déroutant, à contretemps, comme si le tic-tac avait changé de tempo, dilatant les minutes, contractant les secondes, nous barbotant toute notion de l’espace-temps.

Alors, en attendant que le temps reprenne un cours plus constant, imaginons dès à présent la tempête de tendresse quand viendra l’instant d’embrasser ceux qui nous manquent tant.

Qu’il est doux, sous nos pieds, le plaisir du sable retrouvé.

La chaleur qu’il partage à peine nos petits petons posés.

Comme si le soleil, par nos orteils, dans nos cellules, s’immisçait.

Son grain fin ou plus corsé, son teint du blanc à l’ocre doré.

Il scintille, brille, pétille, dès qu’un rayon paraît.

Sec ou gorgé d’eau, il s’envole, s’échappe, s’enfonce à chaque enjambée.

Un bonheur simple et bon, chaque fois renouvelé.

S’asseoir dans l’obscurité.

S’asseoir et attendre que la nuit tranquillement se dissipe. Que les étoiles, une à une, s’évaporent. Que le ciel sombre peu à peu s’éclaircisse.

Attendre que l’astre qui réchauffe la terre dise au revoir à l’autre côté du globe pour venir nous rejoindre dans son manteau nimbé de lumière. Dans cet éclat qui, chaque fois, réinvente la voute céleste, la farde de couleurs intenses, l’orne d’ors, de pourpres, d’oranges et de roses.

S’asseoir, attendre, respirer, admirer et prendre le temps de commencer la journée émerveillé.

Quel que soit l’endroit où nos pas nous mènent, quelle que soit la saison, chaque recoin de ce bout de Terre où nous vivons est un trésor, comme un condensé de ce que notre Planète Bleue a de plus beau à offrir.

L’eau turquoise de certaines criques, le sable blanc et fin des plages bordées de dunes, le bras paisible de l’Aulne et ses collines arborées, les chemins sinueux qui mènent vers les hauteurs, le patchwork des champs qui parsèment la campagne… Le soleil de plomb, les pluies diluviennes, les discrets alizés ou les fortes tempêtes…

Plus on se promène et plus l’on vit ici, plus on réalise que les mille visages des paysages qui nous entourent n’ont rien à envier au reste du vaste monde.

Au Sublime royaume, voici venir le Grand Vertige. En suivant la Trajectoire des confettis, les Funambules et les Buveurs de vent s’élancent dans le Ciel les yeux fermés à la recherche de la Belle Lumière. À la première étoile, l’Enfant céleste rêve de Parcourir le monde et d’y rôder pour découvrir enfin Ce qu’ici-bas nous sommes. La Fille du chasse-neige fait Chavirer le Cœur synthétique d’Un promeneur solitaire dans la foule. L’Ourse qui danse enfile les Pantoufles de la Géante, s’installe près de la Fenêtre au sud pour raconter les Histoires de la nuit avant de saupoudrer le Sel de tous les oublis.

Mais Rien n’est perdu, Demain la brume, Cette brume insensée qui Efface toute trace, se lèvera enfin et Tout ira bien. Alors, Un jour viendra couleur d’orange.

Des titres pour écrire une histoire, un hommage aux nouveaux romans qui nous tiendront compagnie à l’heure où la cloche de la rentrée va sonner.

Parce qu’il faut parfois savoir appuyer sur pause.

Arrêter de courir, s’accorder le plaisir de prendre tout son temps. Se reposer, se ressourcer, changer d’horizon, faire le plein d’énergie,d’idées et de projets.

Une ou deux fois par an, se permettre d’inventer desmois de soixante jours, passer d’un mensuel à un bimestriel.

Se mettre au diapason de la nouvelle saison, ralentirle tic tac de l’horloge, le rythme des journées, écouter la quiétude embrasser lanature et en faire tout autant.

Et vous souhaiter un beau début d’automne avant devous donner rendez-vous en décembre !

Deux bougies. Un an de plus. Douze mois étranges, en alternance. Une année en demi-teintes, au rythme du temps qui se fige, recule, accélère, ralenti, s’arrête à nouveau et tourbillonne sans cesse…

Pourtant, malgré ce sentiment d’être désorienté et de parfois se sentir perdre pied, ne garder que le beau, le doux et le sucré, les espoirs, les ciels étoilés et la lune d’opale, les matins paresseux, les instants de folie, l’odeur de la pluie juste avant qu’elle ne tombe, la brume qui racontent un autre paysage, la bruine qui caresse la peau et réveille les sens, l’intensité du crépuscule quand le soleil se mêle à l’océan, les rencontres, les sourires qui brillent jusque dans le regard. Et surtout, ne jamais oublier le goût de la liberté…

P.S. : Ce numéro n’étant que numérique • Nous avons décidé au sein de l’équipe • D’attendre la prochaine version papier • Pour le grand jeu et ses cadeaux à gagner • Espérons que cela soit pour janvier • Et qu’en « Jeu de début d’année » il soit rebaptisé !